Qt pour des applications desktop et mobiles simplement (7/7)
Suite et fin de la découverte de la programmation desktop et mobile avec Qt.
Sommaire
Et pour les mobiles ?
L’application est désormais pleinement fonctionnelle. Ok on pourrait rajouter des choses, comme un menu lorsqu’on gagne / perd. Mais le but n’est pas de partir dans l’exploration de tout ce qui est possible en QML. Rappelez vous, on devait parler de mobile non ?
Voici donc comment transformer votre application desktop en une application mobile.
Gestures
L’un des premiers points si on parle de mobile est de se poser des questions (en tout cas sur une application du genre) sur la joueabilité. Pour le moment nous utilisons le clavier. Mais sur mobile ? Nous allons simplement utiliser les évênements de souris. Pour cette application pas besoin de multi-touch, gérer les glissement est suffisant. Et comme Qt c’est cool, on va faire tout ça uniquement dans le QML. C’est plutôt un bon point car il est possible d’utiliser du JavaScript et non du C++ mais aussi car on garde notre code métier indépendant le plus possible de l’implémentation de l’interface.
Pour pouvoir récupérer les évênements nous allons rajouter un objet MouseArea
. C’est un objet transparent destiné à recevoir les actions de la souris (ou de votre doigt, finalement les actions d’un pointeur).
On va donc faire que cet objet recouvre toute notre application et traque les glissements suivant les quatres directions souhaitées. Et une fois un glissement détecté, nous allons appeler, comme pour le clavier, board.moveUp();
, board.moveRight();
etc.
Voici le code qui a été ajouté à la vue :
property int gesture_swipeLeft: 0;
property int gesture_swipeRight: 1;
property int gesture_swipeUp: 2;
property int gesture_swipeDown: 3;
function getGesture(startX, startY, endX, endY, areaWidth, areaHeight) {
var deltaX = endX - startX;
var right = deltaX > 0;
var moveX = Math.abs(deltaX);
var deltaY = endY - startY;
var down = deltaY > 0;
var moveY = Math.abs(deltaY);
var minimumFactor = 0.25;
var relativeHorizontal = moveX / areaWidth;
var relativeVertical = moveY / areaHeight;
if (relativeHorizontal < minimumFactor &&
relativeVertical < minimumFactor) {
return;
}
var horizontal = relativeHorizontal > relativeVertical;
if (horizontal) {
if (right) {
return gesture_swipeRight;
}
return gesture_swipeLeft;
}
if (down) {
return gesture_swipeDown;
}
return gesture_swipeUp;
}
MouseArea {
id: mouseArea
anchors.fill: parent
property int startX: 0
property int startY: 0
onPressed: {
startX = mouseX;
startY = mouseY;
}
onReleased: {
var gesture = getGesture(startX, startY,
mouseX, mouseY,
mouseArea.width, mouseArea.height);
switch(gesture) {
case gesture_swipeUp:
board.moveUp();
break;
case gesture_swipeRight:
board.moveRight();
break;
case gesture_swipeDown:
board.moveDown();
break;
case gesture_swipeLeft:
board.moveLeft();
break;
}
}
}
Petite explication de texte. Lors de l’appui sur la zone je garde en mémoire les coordonnées. Lors du relachement je calcule l’action réalisée (est-ce qu’il s’agit d’un glissement suffisant, ici 25% de l’écran, et si oui dans quelle direction).
Ce calcul est extrait dans une méthode dédié pour plus de lisibilité. Enfin, en fonction du type de déplacement je commande le plateau de jeu comme réalisé au clavier.
Et tout ceci est à ajouter à la fin de l’objet Window
. Alors, plutôt simple non ?
git: tag 07_gestures
Ce qui est plutôt intéressant également est que vous noterez qu’il n’y a aucun code spécifique à une plateforme mobile… Vous pouvez donc le tester tout de suite sans déployer sur un mobile.
iOS
La première chose à faire pour pouvoir tester sous iOS est d’installer le kit correspondant.
Rendez-vous dans la vue Projets de QtCreator et ajoutez le kit correspondant. Si vous avez fait une installation avec une version Android + iOS vous devriez avoir au moins deux kits Android et deux kits iOS. Sélectionnez le kit iphonesimulator-clang
qui vous permettra d’exécuter dans le simulator d’iOS fourni par XCode. Pour pouvoir faire la même chose sur un matériel Apple, il vous faudra le certificat de développeur pour signer votre code.
oui j’ai des kits 5.2.1 + 5.3.0 beta
Si vous le souhaitez, vous pouvez (dans la partie Exécuter) sélectionner le type de machine que vous souhaitez émuler, j’ai pris un iPad pour voir.
Et ensuite ?
Il vous reste juste à exécuter votre application en choisissant la bonne cible.
Alors, ce n’était pas si compliqué, non ?
Vous noterez donc qu’il n’y a eu absolument aucune modification au niveau des sources, juste une recompliation. Et là vous pouvez vraiment commencer à profiter de Qt et QML sachant que cela va fonctionner quelque soit la destination !
Android
Sous Android ? En fait c’est quasiment comme sous iOS.
Mais il va falloir installer / configurer vos SDK et NDK android. Allez dans les préférences et pointez votre SDK et NDK. Et commez Qt est sympa il vous aide même à les télécharger si besoin.
Il vous faut aussi un JDK.
Tip : Sous Mac le chemin par défaut est faux, il faut mettre
/System/Library/Java/JavaVirtualMachines/1.6.0.jdk/Contents/Home
Ainsi que ant.
Vous pouvez directement lancer AVD Manager et gérer vos simulateurs ou le faire lors de l’exécution de votre projet.
Sélectionnez ensuite le kit correspondant dans votre projet : Android pour armeabi-v7a
et exécutez-le.
Il va vous proposer les simulateurs ou matériels android connectés correspondant à votre version d’ABI :
Si jamais les devices que vous voyez sont tous en non compatible c’est probablement que vous n’êtes pas en Qt Creator 3.1.0. Dans ce cas, dans l’environnement de compilation du kit rajoutez la variable d’environnement suivante :
ANDROID_TARGET_ARCH=default/armeabi-v7a
En effet, dans les SDK précédents l’architecture cible était armeabi-v7a
, désormais c’est default/armeabi-v7a
et les anciennes versions de Qt Creator se trompaient donc dans le test.
Il ne vous reste plus qu’à sélectionné le matériel/simulateur que vous voulez et cliquer sur ok
. Et attendre que Android se lance aussi…
Fin ?
Voici, avec un petit exemple assez simple, comment développer une application vraiment multi plateforme, que ce soit pour Windows, Mac et Linux (même si ça n’a pas vraiment été évoqué ici) mais surtout iOS et Android.
Surtout, ce qui est tout de même assez bluffant, c’est qu’il n’y a eu aucune modification de réalisée pour que cela fonctionne partout. Enfin à part le fait de gérer les déplacement par la souris (mais qui n’est pas spécifique au mobile), si on avait placé quatre boutons il n’y aurait pas eu du tout de modifications.
Pour aller plus loin il serait intéressant de continuer à manipuler l’interface. L’interface réalisée permet d’être adaptable aux dimensions de l’écran. Ce qui serait encore mieux serait que l’interface s’adapte parfaitement à l’orientation de l’écran. Par exemple lorsqu’on passe en paysage il faudrait que le score et le statut soit sur un côté du plateau de jeu et non au dessus, afin d’avoir le plateau le plus grand possible. Ceci est envisageable en modifiant les ancres des objets de l’interface en fonction de l’orientation, que l’ont peut récupérer via un objet Screen
Au final il est donc possible d’envisager le développement d’applications bureau et mobiles avec un surcoût relativement faible et surtout sans avoir besoin de coder trois fois (ou plus) la même application, ce qui outre la perte de temps serait aussi prendre des risques en terme de fiabilité (trois fois plus de code à maintenir par exemple).