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9 mois à Sogilis : bilan d'une salariée

Écrit par Margaux

C’est l’été, au moment où j’écris ces lignes c’est même le 15 août, vous êtes peut-être en vacances ou en week-end prolongé, ou vous profitez juste d’un jour férié pour prendre un peu de repos, boire une bière en terrasse ou vous prélasser au bord de la piscine de vos beaux-parents.

Moi, aujourd’hui, je travaille (pourquoi ? J’y reviendrai), et comme la période estivale est moins chargée, j’ai décidé d’écrire un article de blog pour faire le bilan de mes 9 premiers mois à Sogilis. Un peu de contexte pour commencer.

D’où je viens ?

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Margaux, 31 ans, je suis ergonome ou UX-designer depuis 3 ans. Avant ça, j’ai fait des études en biologie à Lyon, plus précisément en neurosciences, et une thèse sur les interfaces cerveau-ordinateur (comment contrôler un ordinateur par la “pensée”, plutôt classe comme sujet). En fin de thèse, je ne souhaitais pas continuer dans le domaine de la recherche académique, et j’ai trouvé un poste de chargée de recherche dans une start-up à Paris. Ça s’est mal passé et je suis rentrée à Lyon après les 6 mois de ma période d’essai. J’ai alors commencé à chercher du boulot dans le domaine de l’ergonomie numérique qui m’intéressait, et j’ai trouvé un poste à Grenoble chez un éditeur de logiciel.

Pourquoi quitter cette entreprise ?

Après 2 ans dans cette entreprise et une expérience vraiment enrichissante, les restructurations d’équipe et les nouvelles priorités de l’entreprise me donnaient le sentiment de ne plus être en mesure d’apporter grand chose à l’entreprise. D’autre part, je travaillais depuis 2 ans sur un seul projet (une suite de 3 logiciels), et j’avais envie de m’ouvrir à plus de diversité, de travailler sur des projets plus courts pour voir mon travail se concrétiser, et de travailler aux côtés de nouvelles personnes pour apprendre de nouvelles choses. Enfin, mon cheminement personnel me poussait vers un emploi plus en accord avec mes valeurs fondamentales.

Pourquoi se tourner vers Sogilis ?

Lorsque je suis arrivée dans l’entreprise où j’étais précédemment, une des personnes qui m’a le mieux accueillie était Luc Jeanniard, scrum-master arrivé un mois avant moi, en charge de mettre en place l’agilité dans l’entreprise. Il venait de Sogilis, et est reparti pour Sogilis 18 mois plus tard (son retour d’expérience ici). Nous avons continué à déjeuner ensemble régulièrement, et son discours sur Sogilis était très attrayant : une entreprise libérée, aux horaires souples, basée sur la confiance et l’implication, avec une grande variété de projets courts. Tout ce dont je rêvais. Il m’a fallu tout de même une dizaine de mois pour sauter le pas, entre son départ et ma candidature. Tout est une question de balance bénéfice/risque : en juillet 2016 le bénéfice semblait conséquent et le risque faible, il était temps ! Dernier argument pour Sogilis : l’existence de Sogilis Lyon. Pour des raisons personnelles, je souhaitais retourner à Lyon à moyen terme. Trouver un boulot à Lyon il y a un an m’aurait mis dans une situation compliquée (trop tôt), et trouver une entreprise 100% grenobloise me condamnait à changer à nouveau d’entreprise un an plus tard, ou à renoncer à mon projet de retour à Lyon. La situation de Sogilis et les échos que j’en avais me laissaient supposer un possible basculement de Grenoble à Lyon le moment venu.

Processus de recrutement

Luc m’avait prévenu que les équipes se retrouvaient le jeudi en fin de matinée pour un point recrutement, j’ai donc envoyé ma candidature un jeudi matin. Le lendemain, je recevais un mail de Myriam, chargée de communication, me proposant un entretien avec deux développeurs et elle-même. Elle me disait d’apporter un ou plusieurs exemples de projets personnels pour les leur présenter.

Les développeurs·ses ont sûrement toutes et tous des projets personnels en développement, mais moi je n’avais pas vraiment de projets personnels en ergonomie, sauf éventuellement la refonte de mon CV opérée quelques mois plus tôt dans le but de tester une méthode d’ergo (j’en parle sur mon blog perso ici). J’ai donc parlé de deux projets personnels montrant mon envie d’apprendre et d’entreprendre, ma créativité et ma persévérance : en 2016 je m’étais lancée dans un challenge photo (réalisation d’une photo par semaine sur un thème imposé) et en juillet j’avais commencé à apprendre le dessin avec un livre intitulé “you can draw in 30 days” (que je suivais scrupuleusement, une séance par jour).

Lors de l’entretien, on a parlé de Sogilis, de moi, de mes envies, de mes pratiques. L’ancienne UX-designer, Laurie, est intervenue par Skype et m’a fait faire une sorte de test technique en me demandant d’analyser une interface web. Moins de deux heures après la fin de l’entretien, j’avais un mail me proposant un entretien avec l’un des deux associés, Laurent. Quelle réactivité décidément ! L’entretien avec Laurent s’est bien passé également, assez informel, nous avons à nouveau abordé mes envies, mes motivations, ma vision de l’entreprise etc. Et Laurent m’a appelé quelques jours plus tard pour me faire une proposition. Comme c’était l’été et que j’avais tout de même envoyé d’autres candidatures à droite et à gauche, j’ai demandé un délai pour répondre afin d’évaluer les autres opportunités qui s’offraient à moi. Un mois plus tard, je revenais vers Laurent avec la décision ferme et sans regret de rejoindre Sogilis.

Des activités variées

Ergonomie

En 9 mois, j’ai travaillé sur 10 projets différents dans des secteurs très variés : immobilier, militaire, industrie, agronomie, énergie, traduction… et avec des approches différentes :

  • quelques projets pour lesquels j’ai fait un travail court de consultante interne (maquettage essentiellement, tests utilisateurs de temps à autre)
  • quelques projets intermédiaires courts, pour lesquels j’ai travaillé en équipe une dizaine de jours répartis sur 2 mois maximum, sur des aspects variés en phase amont des projets : entretiens, story mapping, ateliers de co-conception, maquettage, rédaction de cahier des charges…
  • un gros projet sur lequel j’ai travaillé 45 jours depuis 8 mois, faisant un travail d’ergonome plus abouti et m’impliquant dans la gestion du projet au quotidien en tant que représentante utilisateur et proxy PO. Sur ce projet, je fais partie intégrante de l’équipe de développement. C’est très important pour moi de me sentir appartenir à un groupe, et je le trouve aujourd’hui essentiellement grâce à ce projet.

Avant-ventes

J’ai également participé à une douzaine d’avant-ventes, dans des secteurs tout aussi variés : médical, tourisme, retail, handicap, coaching,… J’aime ces rencontres amonts lors desquelles on écoute et questionne un prospect dans le but de comprendre son métier, son problème, son besoin. C’est un exercice que je n’avais pas l’habitude de pratiquer, et qui m’intéresse beaucoup : je trouve cela très stimulant de découvrir un nouveau domaine. Au fil des mois, j’ai pris de l’assurance et je participe maintenant plus volontiers à l’écriture des propositions commerciales. Le travail d’avant vente est néanmoins parfois frustrant car nous engageons beaucoup de travail et d’énergie sans savoir si il y aura adéquation ou non.

Communication

Le besoin d’ergonomie, au regard de la taille de l’entreprise, est cyclique et me laisse du temps pour d’autres activités. En particulier, je m’implique dans les questions de communication interne et externe :

  • mise en place d’une landing page pour Sogilis Australie licorne-sticker
  • (co-)écriture d’articles de blog
  • participation à des conférences en tant qu’oratrice ou visiteuse (live-tweet, sketchnotes, networking…)
  • mise en place d’un workshop interne pour réfléchir à des supports de communication
  • création d’un sticker licorne
  • création d’un kakémono pour une conférence
  • cocréation de supports de communication pour des évènements organisés par Sogilis
  • mise à jour du livret d’accueil
  • mise en place d’une dynamique de partage entre Sogilis Lyon et Sogilis Grenoble :
    • avec Marion, ergonome à Lyon, nous avons organisé des Ergogames petits jeux pour sensibiliser aux pratiques d’ergonomie, (on en parle ici) ;
    • avec Kevin, développeur à Lyon, nous avons mis en place un challenge photo (une photo par mois sur un thème donné avec photo gagnante publiée sur Twitter, permettant également de renouveler le stock de photos pour la communication externe)
  • organisation des premières rétrospectives de l’équipe “Cloud Native”

Enfin, de manière ponctuelle, je participe au recrutement et je fais un peu de business development.

Retrospective

Bilan de ces 9 mois

Si l’on repart de mes motivations à quitter mon entreprise précédente, on peut résumer ça en 2 axes :

  • mon travail et mon impact : besoin de me sentir utile, envie de travailler sur des projets plus courts et plus variés pour apprendre de nouvelles choses et voir rapidement le fruit de mon travail ;
  • le management / l’organisation du travail : envie de trouver une entreprise en accord avec mes valeurs, que j’avais d’ailleurs choisi d’afficher clairement sur mon CV (justice, solidarité, responsabilité, éthique, transparence).

Neuf mois plus tard, le bilan.

Mon travail et mon impact

En 9 mois, j’ai eu l’opportunité de travailler sur beaucoup de sujets différents, et je trouve ça très stimulant. J’ai pu apprendre et tester de nouvelles méthodes d’UX design et des logiciels que je ne connaissais pas, et j’ai au moins un projet avec des livraisons régulières en production, pour lequel je vois mon impact au quotidien. Je réalise maintenant que c’est finalement le projet le plus long qui m’apporte le plus de satisfaction, car il me permet de m’impliquer davantage au sein d’une équipe et de mesurer un impact concret de mon travail en suivant l’évolution du produit semaine après semaine.

Je suis également beaucoup plus au contact des clients que je n’ai pu l’être dans mon précédent job. Si ce n’est pas toujours facile pour quelqu’un d’introverti tel que moi, je trouve ça néanmoins très enrichissant : j’ai le sentiment d’apprendre beaucoup, et comme j’aime apprendre, c’est top ! Cette relation de proximité me permet également de maximiser et de mieux mesurer l’impact de mon travail au niveau de l’enthousiasme des clients (qui est l’un des 3 objectifs-piliers de Sogilis, avec la rentabilité et le plaisir au travail). En récoltant du feedback très vite auprès du client de mon gros projet (qui est lui-même utilisateur du produit qu’on lui développe), je peux adapter très vite mes propositions aux retours qu’on me fait. C’est tellement plus efficace que lorsqu’un ou une chef·fe de projet joue l’intermédiaire ! Cerise sur le gâteau : le client s’en rend compte et n’hésite pas à le dire en nous félicitant du travail accompli, ce qui est ultra-stimulant.

Le management / l’organisation du travail

S’il y a toujours des choses à améliorer, beaucoup d’éléments sont conformes à mes attentes, et j’en suis ravie :

  • la flexibilité : je suis en train de travailler le 15 août pour me libérer du temps dans les jours à venir pour visiter des appartements (pour déménager à Lyon, objectif atteint !). Si je veux faire des horaires décalés c’est mon problème, si je veux travailler de chez moi je le fais. Tant que ma manière de travailler n’a pas d’impact négatif sur les projets que je mène, je fais ce que je veux.
  • la confiance : il n’y a personne qui vérifie mes horaires, personne qui contrôle 20 fois mon travail, personne qui vient derrière mon épaule pour regarder ce sur quoi je travaille, personne qui m’interdit de prévoir un goûter à 16h30 car ça va réduire la productivité…
  • la bienveillance : même quand ça ne se passe pas comme on l’aurait voulu, on part globalement du principe que chaque membre de l’équipe a fait du mieux qu’il a pu avec les informations qu’il avait. Il n’y a jamais qui que ce soit qui surgit en hurlant sur les équipes car un problème est survenu en prod’. Jamais un middle manager qui reporte son stress ou la faute sur les équipes de développement (faut dire, y’a pas de middle manager à Sogilis, ça évite ce genre de problème). On s’y habitue vite et c’est vraiment agréable.
  • la transparence : nous avons accès à toutes les finances de l’entreprise. La vision de l’entreprise portée par Christophe est régulièrement communiquée à toute l’entreprise. Lorsqu’une décision est prise par la direction en désaccord avec les équipes elle est expliquée, avec pédagogie.
  • l’implication de tous : ça peut toujours être mieux, mais il n’y a vraiment pas photo par rapport à de nombreuses entreprises. Ici les gens sont tous impliqués dans les projets de nos clients et dans la vie de l’entreprise. Je ne vois personne glander toute la journée. Je ne vois même personne qui fasse son boulot correctement mais sans conviction. Je ne vois personne se cacher dans un coin pour ne pas participer aux tâches transverses liées à la vie de l’entreprise.
  • la liberté d’entreprendre et le droit à l’erreur : si on a une idée, une envie, une méthode que l’on souhaite tester, on y va ! Pas besoin de faire valider par qui que ce soit, seulement consulter les personnes impactées. On ne se retrouve pas dans la situation malheureusement si courante en entreprise où un·e salarié·e arrive hyper motivé·e, plein·e d’idées et d’initiatives, et se désengage après 6 mois passés dans l’entreprise à entendre des “oui mais…” en réponse à ses propositions. Ainsi, j’ai pu très facilement mettre en place les ergogames, le challenge photo, ou un workshop communication.

Que celles et ceux qui ne croient pas aux entreprises basées sur ces valeurs viennent faire un stage à Sogilis !

Au final

Je suis ravie d’avoir fait le choix de rejoindre Sogilis il y a un an. Cette entreprise me correspond à de nombreux points de vue, et j’ai envie d’apporter mon énergie pour la faire vivre du mieux possible.

Je vais déménager à Lyon dans les prochaines semaines, le contexte va changer pour moi et ce sera encore l’opportunité de développer de nouvelles dynamiques. Outre les raisons personnelles qui me poussent à déménager, je suis très motivée par l’idée d’être au quotidien auprès de Marion, ergonome à Lyon. J’ai trouvé très efficaces et enrichissantes les quelques sessions de travail que nous avons effectuées ensemble ces derniers mois, et échanger au quotidien avec une personne du même métier que moi me manque depuis 3 ans que je pratique ce métier.

Le défi qui m’attend va être de trouver un ou plusieurs projets pour remplacer mon “gros projet” (qui est presque terminé), avec la contrainte de la distance par rapport aux équipes puisque je vais continuer à travailler sur les projets de Grenoble. Mais je ne doute pas d’y arriver !

Margaux Perrin - @Margauxlergo - www.margaux-perrin.com

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